"Partie de campagne" : Marie Toussaint, tête de liste écologiste aux Européennes, première invitée du format du JT de 20H

par V. F | Reportage TF1 : Lucas Zajdela
Publié le 21 avril 2024 à 22h03, mis à jour le 23 avril 2024 à 15h00

Source : TF1 Info

Le JT de 20H de TF1 inaugure ce dimanche soir un nouveau rendez-vous : "Partie de campagne", qui accompagnera les téléspectateurs jusqu'aux élections européennes du 9 juin.
Les têtes de liste des principaux partis sont reçues en plateau par Anne-Claire Coudray pour présenter leur programme.
Marie Toussaint, qui porte la liste des écologistes, est la première invitée.

Qu'est-ce qui symbolise l'engagement européen de Marie Toussaint, la tête de liste des écologistes ? À n'en pas douter, son combat pour la reconnaissance de l'écocide. C'est sa grande victoire. Sous son impulsion, le Parlement européen a voté la création de ce crime contre la planète. Il faut dire que pour cette juriste militante, l'écologie passe d'abord par le droit. Lancée dans la course européenne depuis décembre, Marie Toussaint souhaite ainsi l'adoption d'un nouveau traité qui placerait l'environnement au-dessus de tous les autres textes européens. 

La contrainte, je veux qu'on la mette là où ça pollue, c'est-à-dire sur les entreprises qui ne jouent pas le jeu.
Marie Toussaint, tête de liste des écologistes

Le JT de TF1 a passé au crible toutes ses prises de parole ces quatre derniers mois, avec son partenaire Datapolitics et leur logiciel d'intelligence artificielle, et sans surprise, lorsqu'elle parle d'Europe, Marie Toussaint l'associe le plus souvent à l'écologie. Suivent ensuite la justice et la paix. Difficile donc de lui reprocher un manque de cohérence, car ce sont les trois mots sur son affiche de campagne.

Pourtant, l'un de ses votes au Parlement peut sembler surprenant. Il y a trois ans, Marie Toussaint s'est en effet prononcée contre la Loi européenne sur le climat et son nouvel objectif : 55% de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 contre 40% auparavant. Pas assez ambitieux, selon elle. Est-ce à dire que l'écologie de Marie Toussaint ne rime jamais avec compromis ? Elle répond par l'affirmative, notamment face à l'urgence climatique. 

"L'heure n'est plus aux grands discours qui ne sont pas suivis d'actes. Là, on a un texte qui n'est effectivement pas assez ambitieux. Ce que nous disent les scientifiques, c'est que pour tenir les objectifs de l'Accord de Paris, l'Union européenne est censée réduire ses émissions de 70 % d'ici à 2030, donc 55%, on en est loin. Et puis surtout, l'Union européenne n'a mis sur la table ni plan de financement pour financer les investissements, la transformation de l'industrie, de l'agriculture ou des transports, ni accompagnement social pour les populations. Donc la contrainte, je veux qu'on la mette là où ça pollue, c'est-à-dire sur les entreprises qui ne jouent pas le jeu. Il y en a qui le joue, mais sur celles qui continuent à tirer de l'argent en détruisant la planète, ça, il faut que ça s'arrête", insiste-t-elle face à Anne-Claire Coudray dans la vidéo ci-dessus.

Une armée européenne

Sur la question de la transition écologique qui coûte très cher, Marie Toussaint souhaite par ailleurs la mise en place d'une TVA verte. Pour expliquer en quoi cela consiste, l'eurodéputée cite l'exemple des couches pour bébés. "Aujourd'hui, vous avez les couches à prix moyen, environ 50 euros par mois. Mais il faut payer beaucoup plus cher si vous voulez une couche faite en Europe et sans perturbateurs endocriniens. Moi, j'aimerais qu'on arrête de mettre des produits toxiques sur les fesses de nos bébés. Et donc cette TVA verte, elle permettrait de baisser le prix de ce qui est fait en Europe, baisser le prix sur ce qui est bon pour la planète. Ça soutiendrait nos entreprises et ça permettrait de créer de l'emploi", affirme-t-elle.

Comme autres objectifs, la tête de liste écologiste souhaite la neutralité carbone en 2040 en "reprenant en main les entreprises du pétrole et du gaz" et prône une armée européenne. "On a une Europe qui est sous la menace de l'attaque de Vladimir Poutine. On a des grandes puissances qui émergent, la Chine, l'Inde et demain, on ne sait pas, avec les États-Unis de Donald Trump, si nous aurons encore les États-Unis comme allié ou non. Donc, il est temps que l'Europe grandisse. Vous savez, une armée européenne, ça ne veut pas dire se passer des armées nationales. Elles seront toujours là, mais ça veut dire qu'on crée un corps armé de 5000 européennes et européens qui sera en capacité de nous défendre communément", explique-t-elle.

Pour autant, la candidate de 36 ans est à la peine dans les sondages. Alors que l'Europe est un des fondamentaux du projet écologiste, les sondages la donnent actuellement autour de 7 à 8%, derrière le candidat du PS et de Place Publique, Raphaël Glucksmann, et parfois derrière l'insoumise Manon Aubry. Elle s'en défend. "Aujourd'hui, toutes les politiques de protection du climat, de la nature, de la biodiversité, de la santé sont sous le coup d'une propagande anti-nature. L'écologie serait la cause de tous les maux et tous les problèmes et je le vois chaque jour au Parlement européen. Les droites, mais parfois avec la participation des socialistes, détruisent toutes les législations que nous avons patiemment construites pour protéger le climat, la nature ou la santé", lâche-t-elle. 

Avant de conclure : "C'est pour ça que le 9 juin, c'est absolument important. Que toutes celles et tous ceux qui pensent que la protection de la nature est un horizon indépassable, qu'on a besoin d'avancer, de se libérer des énergies fossiles, du plastique, de ces produits toxiques qui sont partout, eh bien le 9 juin, on compte sur vous".


V. F | Reportage TF1 : Lucas Zajdela

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